Nous devons
l’avouer, nous étions inquiets. Le maire de Maisons-Alfort, soutien zélé de Copé
aux élections pour la présidence de l’UMP, n’était pas sur la photo lors du
1er discours du vainqueur.
Nous étions prêts à déposer un avis de disparition auprès de la police, voire
écumer tous les hôpitaux de la région parisienne. Notre inquiétude était à son
paroxysme. Rendez-vous compte ? A sa place, on nous avait fourgué un grand
escogriffe au visage poupin, rougeoyant, une chevelure aussi dense que la forêt
Noire qui dominait d’une tête tous les acolytes autour du lauréat. Mais point de
notre ravi déplumé favori à l’horizon. La cata !
L’angoisse !
Heureusement, nos
tourments allaient prendre fin le lendemain. Tel le phénix qui renait de ses
cendres ou une Bernadette en extase devant l’Immaculée Conception, l’apparition
tant espérée a mis fin à toutes nos inquiétudes. Lorsque Copé a convoqué les
caméras pour annoncer dans un élan de sincérité, à montrer dans toutes les
écoles de tartufferie, qu’il était prêt à confier une vice présidence à Fillon, son
concurrent malheureux, qui voyait-on sur l’épaule gauche de Copé ? Le
crâne déplumé, c’était lui ! L’homme au visage hilare de béatitude, c’était
lui ! Lou ravi de l’UMP, c’était toujours lui !
Le naseau à hauteur
du cou de son mentor pour bien lui faire sentir sa présence, il en faisait des
tonnes le lascar pour se faire pardonner son absence de la veille. Quant à nous,
observateurs, on attendait le bisou dans le cou.
Délaissé par Chirac,
ignoré par Sarko, ce serait un comble que tant de flagornerie, de révérence et
de servilité ne soit pas récompensé par un petit poste stratégique au sein de la
nouvelle direction de l’UMP : secrétaire national en charge du cirage de pompes. Mais la concurrence y sera rude !
Jean Crock
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