Les impôts sur le revenu sont,
disent-ils, la ponction fiscale la plus juste car elle se base sur les
salaires. C’est ce que nos élus, députés ou sénateurs, se permettent de raconter dans leur discours, le verbe haut
et la conviction chevillée au corps. La bonne blague !
Ces importants, qui sont à
l’origine du niveau des prélèvements qu’ils imposent à la France entière, se
sont mitonnés un régime fiscal aux petits oignons. Qu’on en juge :
-
un quart de leur indemnité parlementaire d’élu,
soit 15 000 €, n’est pas imposable,
-
leur indemnité parlementaire de frais de mandat
soit 72 000 € pas davantage,
-
la voiture de fonction avec chauffeur n’est pas
déclarée comme avantage en nature, alors que chaque salarié de France et de
Navarre est tenu de le faire sous peine de redressement.
Enfin, bien plus juteux, ces
petits veinards, comme tous les élus sont soumis à un régime spécial de
« retenue à la source » : le revenu est divisé en autant de
parts que de mandats, chacune imposée séparément. Ainsi, chaque indemnité reste
dans les tranches les plus basses de l’impôt, autour de 20%, alors que cumulées
dans une même déclaration, elles feraient monter fortement le niveau de l’imposition.
Ainsi, à revenus égaux, un élu paie 2 fois moins d’impôts qu’un simple salarié.
Voilà un régime fiscal particulièrement
favorable pour les élus qui ont plusieurs mandats : au hasard citons le
sénateur-maire de Saint Maurice, le député-maire de Maisons-Alfort et le maire
et conseiller général de Charenton.
S’ils s’imposent faiblement, ils
n’hésitent pas à nous en imposer en se transportant tous en limousine (avec
chauffeur) et vitres fumées pour sillonner les rues des cités de notre
circonscription ; pour aller d’une école à un marché, une Clio suffirait
amplement mais ça ne fait pas classe !
A présent, on comprend pourquoi la transparence donne des
crises d’urticaire à beaucoup.
"Les hommes politiques et les couches doivent être
changés souvent... et pour les mêmes raisons."
Sir George Bernard Shaw